Le Stress

Dans l’article précèdent, nous avons pu voir que l’instruction au tir de

combat ne devait pas se limiter à l’enseignement de simples gestes

techniques (aussi parfaits soient-ils), et devait impérativement être

associé à une préparation mentale adaptée.

 

Le tir, la mobilité, la communication, l’intégration de tout le panel des

moyens de contrainte, les principes tactiques et même l’analyse de la

situation et le processus décisionnel qui en découle peuvent être

entraînés et conditionnés de façon à rendre tout professionnel armé plus

efficace face à une situation critique.

 

En outre, rappelons qu’aucun entraînement aussi réaliste et subtil qu’il

puisse être ne pourra jamais recréer parfaitement une situation

d’engagement où des vies sont réellement en jeu et notamment au

niveau du stress intense qu’un tel incident peut générer. Cet état de fait

a pour conséquence que même les professionnels les mieux formés ne

peuvent faire l’expérience de ce paramètre fondamental qu’à « l’instant

de vérité ».

 

Il est par conséquent essentiel de comprendre les mécanismes d’un

stress intense et de savoir quelles peuvent être ses conséquences lors

d’une situation aussi extrême qu’une confrontation armée. Cette

compréhension participe à la préparation mentale de tout professionnel

et lui permettra de pouvoir y faire face (dans une certaine mesure) le

moment venu car « Comprendre, c'est déjà s'adapter ! ».

 

Qu’est-ce que le stress ?

 

Les premières études sur le sujet apparurent avec les grandes guerres

et l'observation des états de sidération des soldats blessés, rapatriés des

lignes de front. On parlait alors "d'anxiété flottante" ou de "réactions au

combat". Et c’est en 1914, qu’un physiologiste américain, Walter

Bradford Cannon, utilisa le mot "stress" (terme emprunté à la métallurgie

et qui désigne le comportement d'un métal soumis à des étirements, des

torsions ou des pressions) pour désigner cette ensemble de réactions

émotionnelles.

 

Concrètement, le stress est un mécanisme psychophysiologique

complexe qui a pour unique but de nous protéger en déclenchant un

ensemble de réactions sur le plan métabolique et comportemental,

permettant ainsi de mobiliser et de rendre immédiatement disponible

toutes les ressources nécessaires pour pouvoir s’adapter et faire face à

la situation critique.

 

En d’autres termes, ce processus « primitif » n’est autre que l’héritage

transmis par nos lointains ancêtres pour nous permettre de gérer de

telles situations par la « fuite ou le combat ».

 

Situations critiques

 

On entend par situation critique tout événement hors normes dont le

niveau de violence et/ou de danger est nettement supérieur à la

moyenne et qui fait encourir au sujet (ou à des tiers) un risque vital ou

des dommages corporels graves (situations de combat, fusillade,

agressions violente, prise d’otage, attentats,…).

Le « Syndrome Général d'Adaptation »

L’ensemble des réactions de défense mis en oeuvre sous stress

constitue ce que le professeur Hans Selye appelait le Syndrome Général

d'Adaptation (ou SGA). Il permet à un individu de faire face à toute

agression physique (blessure, douleur) et/ou psychologique (conflit,

environnement hostile, danger…) de manière plus ou moins adaptée.

« Ce n'est pas l'espèce la plus forte qui survit, ni la plus intelligente, mais

bien celle qui s'adapte le mieux au changement.»

Charles Darwin

 

Le syndrome général d'adaptation se décompose en trois phases bien

distinctes.

 

1ere Phase : La phase d’alarme

Le professionnel armé a détecté une menace (il est en condition rouge

*). L’engagement est imminent ou il a même déjà commencé. Les stimuli

(appelés également stresseurs) perçus, déclenchent immédiatement et

inconsciemment l'activation des « mécanismes de défense » ce qui a

pour résultat de stimuler les organes impliqués dans ce processus de

protection (muscles, poumons, coeur, cerveau, oeil...) tout en inhibant les

fonctions inutiles et consommatrices d’énergie (digestion, irrigation des

viscères,…).

 

Le mécanisme physiologique qui est alors mis en oeuvre par l’organisme

favorise l'apport en oxygène et en glucose aux organes répondant à

l'agression extérieure pour optimiser leur capacité et ainsi permettre de

faire face au mieux à cette situation inhabituelle.

 

En phase d’alarme, le stress constitue un stimulus sur le cortex cérébral

qui déclenche la libération en cascade d’hormones surrénaliennes et

hypothalamo-hypophysaires. Ces hormones (Adrénaline, Noradrénaline,

Corticotrophin releasing hormon (CRH), adrénocorticotropin hormone

(ACTH), et Cortisol) sont d’ailleurs appelées « hormones du stress ».

Les organes cibles de ces hormones vont modifier leur fonctionnement

pour préparer le corps à la fuite ou au combat.

 

Le coeur va augmenter son rythme, ce qui entraîne une hausse de la

pression artérielle tendant à mieux irriguer les muscles situés loin du

coeur. Le sang va se redistribuer dans les muscles aux dépens

d’organes non essentiels à la situation comme les viscères et la peau.

C'est la raison pour laquelle la peau devient pâle après un choc physique

ou émotionnel. Ce mécanisme de vasoconstriction peut également éviter

une hémorragie trop importante en cas de blessure.

 

La respiration s’accélère, les bronches se dilatent pour améliorer

l’oxygénation du sang et éliminer le dioxyde de carbone.

Le muscle radial de l'iris se contracte et la pupille se dilate, ce qui

augmente l’acuité visuelle et offre une meilleure accommodation de la

vision éloignée et par faible luminosité.

 

Enfin, le cortex lui-même est également une des cibles des hormones

adrénergiques puis du cortisol. Leur action stimulante renforce encore la

vigilance.

 

En résumé, en phase d’alarme tous les sens sont en éveil maximal et

l'organisme est prêt à l'action.

 

2ème phase : La phase de résistance/vigilance

 

Si la situation de stress perdure l’organisme va devoir renforcer toutes

les « stratégies » qu’il a déployées en phase d’alarme. L’énergie

immédiatement disponible est constituée principalement par le glucose

sanguin, véritable carburant du muscle pendant l’effort. Il est mis à

disposition dans le sang par l’adrénaline dans la phase d’alarme.

Lorsque cette source d’énergie s’épuise, l’organisme doit puiser dans les

réserves de glucose non disponibles immédiatement que sont le

glycogène musculaire et hépatique ainsi que d’autres hydrates de

carbones. Les glucocorticoïdes, principalement le cortisol, ont alors une

action métabolique sur la fabrication et la libération de ce nouveau

carburant dans la circulation sanguine, de façon à ce que l’effort puisse

durer dans le temps.

 

Parallèlement, le phénomène de redistribution sanguine perdure pour

favoriser le coeur, les poumons et le foie. Le sang quitte les régions

périphériques ainsi que certaines régions du cerveau, ce qui affecte la

capacité de jugement et de concentration.

 

3e Phase : phase d’épuisement

 

Lorsque le sujet entre dans la phase d’épuisement, son organisme ne

parvient plus à faire face aux sollicitations.

Il n’est plus en mesure de s'adapter : ses stratégies et mobilisations sont

dépassées. Cette phase survient lorsque le sujet devient vulnérable par

épuisement ou par névrose, mais aussi lorsque la situation est trop

violente (traumatisme psychique) pour qu’il puisse y faire face ou quand

elle se prolonge dans le temps au delà de ses capacités métaboliques,

ou se répète.

 

On constate également cette réaction de fatigue physique et

émotionnelle à l’issue d’une situation critique, une fois que tout danger

est écarté (relâchement).

 

L’ambivalence du Stress : Etre capable du meilleur comme du pire

Comme nous l’avons vu, le stress (et plus spécifiquement la phase

d’alarme) est le « mode survie » que l’organisme déclenche pour

permettre au sujet de percevoir la menace et d’analyser la situation avec

plus de lucidité, d’accomplir le processus décisionnel plus rapidement et

avec plus d’efficacité, et enfin de réagir à la situation critique grâce à une

puissance musculaire décuplée.

 

Néanmoins, il apparaît concrètement que le stress est une arme à

double tranchant qui peut également être particulièrement pénalisante

en situation de combat.

 

En effet, cette réaction ancestrale n’a pas énormément évoluée depuis

50 000 ans. Tout comme l’homo sapiens qui devait terrasser ses

adversaires et autres prédateurs à coup de massue ou partir en courant

pour sauver sa vie, le policier, le gendarme ou le militaire en situation de

stress intense, se voient mus par des mécanismes de défense

absolument identiques. Néanmoins, rappelons que la massue a été

remplacée par une arme à feu et que cette dernière nécessite une

dextérité, une coordination et un programme moteur bien plus subtils

que la simple force brute, pour être mis en oeuvre avec efficacité et

précision. Or, ce facteur n’est absolument pas pris en compte par de tels

mécanismes de défense « primaires » qui privilégie la puissance

musculaire au détriment de la précision du geste, ce qui se traduit

concrètement par une dégradation significative de la motricité fine. Le

stress a par conséquent une répercussion directe sur la capacité à faire

usage d’une arme à feu.

 

De plus, si la situation d’urgence perdure et que le sujet entre en phase

de résistance, son organisme se fatigue, s’essouffle et s’asphyxie (pour

conduire à la phase d’épuisement). Il est par conséquent affaibli et sa

capacité d’adaptation diminue. Le sujet est alors moins lucide et moins

efficace car ses capacités physiques et intellectuelles sont sérieusement

affectées. Le stress peut à ce stade avoir un effet débilitant. Cette

altération de la capacité de jugement risque alors d’entraîner des

réactions inappropriées. C’est par conséquent à ce niveau qu’entre en

jeu le degré et le type d’entraînement qu’aura reçu le sujet. Si ce dernier

n’a pas été préparé correctement par un entraînement au plus proche de

la réalité**, sa réaction risque d’être inadaptée (et les conséquences

peuvent être dramatiques).

 

Le « drill de boite de conserve »

 

Pour illustrer ce phénomène prenons l’exemple célèbre d’un policier

américain qui dut un jour faire usage de son arme contre un malfaiteur et

qui fut victime du stress associé à un conditionnement inapproprié.

Après avoir dégainé son arme, ce policier tira (en tir instinctif à une main)

cinq cartouches sans toucher sa cible, puis décala le barillet de son

révolver (qui pourtant contenait six cartouches), tout en restant sur place,

et éjecta son contenu dans sa main. Il fut alors abattu par son

adversaire. Les témoins de ce dramatique incident déclarèrent qu’ils

avaient vu le policier se figer sur place et chercher des yeux quelque

chose sur le sol juste avant d’être abattu. L'enquête démontra que ce

policier s’était entraîné pendant des années sur le parcours élémentaire

du FBI, au cours duquel l’arme devait être approvisionnée à cinq

cartouches de façon à laisser une chambre vide « pour des raisons de

sécurité », les tirs étaient systématiquement effectués depuis une

position statique sur une cible fixe à une distance donnée. De surcroît, le

responsable du stand obligeait les tireurs à déposer les étuis, lors des

rechargements, dans une boîte de conserve déposée sur le sol à leurs

pieds, afin de ne pas avoir à les balayer en fin d’entraînement.

Ce policier ne trouva jamais la boite de conserve à laquelle il avait été

habitué, et les gestes déficients automatisés par des années

d’entraînement lui coûtèrent la vie.

 

L’importance d’un entraînement au plus proche du réel :

conditionnement de réponses spécifiques

 

Outre les réactions physiologiques dues au stress ayant une influence

au niveau comportemental, la réponse de l'organisme à ces situations

extrêmes met également en jeu un système complexe d'analyse

comparative qui s’appuie essentiellement sur les "souvenirs"

d'expériences et sur l'apprentissage.

 

Concrètement, le sujet compare inconsciemment à des expériences

passées la situation nouvelle à laquelle il se trouve confronté. Le fruit de

cette comparaison lui permet ainsi d’élaborer une réponse plus ou moins

adaptée.

 

Par conséquent, plus le sujet est expérimenté et plus la situation à

laquelle il doit faire face s’approche de quelque chose de connu, plus

ses chances de réagir de façon appropriée augmentent.

Cette « expérience » peut dans une certaines mesure être recréée de

façon artificielle par un entraînement au plus proche du réel**.

 

Le but du « conditionnement » occasionné par une instruction de ce type

est de préparer le sujet au stress et de produire une réponse non plus

stéréotypée mais spécifique (donc mieux adaptée). Ainsi, au cours de

phases d’entraînent interactif avec mise sous stress (notamment lors de

scénarios complexes en « force contre force »**), le système limbique du

stagiaire reçoit et analyse la multitude d’informations auxquelles il est

soumis, puis les stocke pour servir de référence au cortex.

Modulation de l'impact du stress par des facteurs cognitifs

L'évaluation du stress par le système limbique/cortex est dans une

certaine mesure plus importante que le stress lui-même pour la

programmation et l'exécution de la réponse. Et comme nous venons de

le voir, l'acquis et l'entraînement sont essentiels pour produire une

réponse spécifique.

 

Dans une situation critique, un sujet sous-entraîné (ou mal préparé)

éprouve un sentiment d’impuissance face à la situation (impression de

subir), et ne possède pas dans son répertoire cognitif de stratégie

préétablie pour gérer le problème avec efficacité. Son processus

décisionnel se trouve alors perturbé (voir même inhibé).

 

La stimulation hypothalamique entraîne, dans ce cas de figure, une

réponse générale stéréotypée souvent inappropriée qui de plus accroît

l'impact du stress et la décharge émotionnelle.

 

Dans une situation identique, un sujet entraîné (et préparé de façon

adéquate) n’éprouve pas le même degré de stress car il a le sentiment

de pouvoir, dans une certaine mesure, « gérer » la situation. Il a

confiance en ses capacités et ce sentiment de contrôle diminue de façon

conséquente l'impact du stress sur son comportement et sur sa

perception de la situation.

 

Certaines études laissent penser que dans le contrôle du stress chez

certains sujets expérimentés (ayant déjà connu plusieurs situations

d’engagement réel) se produisent des phénomènes neurologiques

comparables à une quasi hyposensibilité au stress.

 

Bien qu’un tel résultat soit difficile, voir impossible à atteindre dans les

conditions artificielles de l’instruction, force est de constater qu’un

entraînement moderne** associé à une préparation mentale, permet

néanmoins, dans une certaine mesure, de réduire les effets du stress.

En outre, être simplement préparé psychologiquement à la situation

critique elle-même ne suffit pas. Il faut en effet garder à l’esprit le fait que

le « combat » et surtout ses implications psychologiques ne s’arrêtent

pas « au dernier coup de feu tiré ». Il y a un « après », et même les

professionnels les mieux formés et les plus aguerris doivent eux aussi

faire face à une nouvelle forme de stress intimement liée à cette

expérience traumatisante. C’est à ce stade qu’une compréhension des

mécanismes du Stress post traumatique entre en jeu.

 

Le Stress Post Traumatique

 

On entend par stress post traumatique l’ensemble de réactions (sur les

plans émotionnel, affectif et psychologique) consécutives à un incident

critique ou à une expérience traumatisante, qui n’appartient pas à

l’échelle des expériences normales.

 

Ce trouble se manifeste par :

?? Une réexpérience persistante de l'événement traumatique : souvenirs

répétitifs et envahissants de l'événement, cauchemars récurrents,

intense détresse psychologique lors de l'exposition à des stimuli ayant

un rapport avec l’incident,…

 

Des comportements d'évitement des stimuli associés au

traumatisme :efforts pour éviter les endroits ou les personnes qui

éveillent le souvenir du traumatisme, oubli total d’éléments importants

liés à l’incident; sentiment de détachement par rapport aux autres,

impression persistante que la vie ne pourra plus reprendre son cours

normal,…

Un émoussement de la réactivité générale et un état d'hyperactivité

neurovégétative : difficultés à s'endormir ou sommeil interrompu;

irritabilité ou accès de colère; difficultés de concentration;

hypervigilance….

 

Gestion du stress post traumatique

S’il n’est pas géré de manière appropriée, cet état de détresse

psychologique peut avoir à long terme des répercussions au niveau

social et professionnel, mais également de graves conséquences sur le

plan clinique. Il est donc impératif de pouvoir détecter les symptômes

pour ne pas se laisser submerger et requérir le réconfort psychologique

nécessaire.

 

La gestion du stress post traumatique, commence tout d’abord en

amont, cette fois encore par la préparation mentale et l’éducation des

groupes les plus exposés (professionnels armés, policiers, gendarmes,

militaires,…), puis à la suite d’événements traumatisants, par une prise

en charge par des spécialistes (psychiatre, psychologue ou

éventuellement du personnel spécifiquement formé).

 

Une première phase de « désamorçage » doit être immédiatement mise

en place après l’incident (idéalement dans les 12 à 24 heures qui

suivent) et doit être suivie le cas échéant par un soutien psychologique

adapté sur une plus longue période.

 

Conclusion

L’impact d’un incident critique

Il dépend de différents facteurs:

 Propres à la situation (durée / degré de surprise /

gravité / ampleur / impuissance du sujet)

 Implication à l’événement (identification aux victimes)

Vulnérabilité psychologique (exposition répétée à des

incidents critiques)

 Expériences personnelles passées

Répercussions au niveau social (professionnel, familial,

et éventuellement au niveau des médias, …)

 Environnement pendant et après l’événement

Comme nous venons de le voir la préparation mentale de tout

professionnel armé est un élément fondamental pour sa survie face à

une situation critique. Il doit en effet être préparé à faire face à ses peurs

au moment de l’action elle-même, mais il doit également pouvoir gérer

ses « démons », ce qui peut parfois représenter un combat plus intime et

d’un niveau et plus élevé.

 

Dans cette logique, la participation de spécialistes au niveau du soutien

psychologique suite à un incident critique est fondamentale, et même,

leur contribution aux niveaux de l’instruction initiale, de la formation

continue et de l’entraînement constitue un atout indéniable.

 

L’auteur de cet article tient particulièrement à rendre hommage au travail

exceptionnel réalisé en la matière par M. Francis Favrod et Mme Aurélie

Morel, psychologue de la police de Lausanne (Suisse).

 

Un grand merci également à M. Daniel Wenker, président de la société

Genevoise de Tir Tactique et aux moniteurs de l’Association Française

de Tir Tactique, pour leur aide précieuse, à M. Vincent B pour l’éclairage

de sa relecture, ainsi qu’à Madame Sandrine Terisse, psychologue au

Ministère de l’Intérieur à M. Christian FIMIAK, Somatopsychopédagogue

et au Docteur Marie-Noëlle Labastie, pour leur

expertise.

 

* Voir La Psychologie du combat (1ere Partie) Prosécurité N° 44

**Voir les articles Entraîne toi comme tu combats…car tu combattras

comme tu t’es entraîné !! Prosécurité N°41 et 42.

 

 

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